Projet désencombrement: et si on rangeait?

Publié le par Froutt²

Je vais être très claire : si je peux être très rigoureuse et méticuleuse, ranger ne me vient pas naturellement et j’ai un seuil de tolérance au désordre assez élevé. Le bouillonnement créatif est mon élément. Ajoutons à cela la vie, le manque de temps, et la situation finit par devenir compliquée.

Arrivent 2020 et 2021 et leur idée fixe de nous coincer à la maison, et là, pas moyen d’y échapper : mon chez-moi déborde. Beaucoup. Trop. Du coup… par où je commence ?

Internet regorge de conseils en la matière. Listes, méthodes plus ou moins radicales, plans d’action infaillibles. Autant de systèmes imparables pour que votre intérieur soit plus immaculé qu’un cliché de magazine déco en même pas un week-end, ou 15 minutes par jour, à peine une semaine ! Il faut reconnaître qu’il y a quantité de conseils de bon sens. Mais finalement, au risque de caricaturer, ces méthodes ne traitent que des symptômes (que faire des objets ?) et ignorent le problème de fond.

Bref, ça ne fonctionnait pas pour moi. Et puis, j’ai eu un déclic.

Projet désencombrement: et si on rangeait?

J’ai fait des travaux et entièrement remodelé ma chambre dans la maison de mes arrière grand parents. La pièce, désormais correctement isolée, est plus petite, et il y a moins de rangements qu’avant (adieu, vieille armoire qui grince). Pourtant, elle paraît plus grande et elle est désormais toujours impeccable. Même pièce, même usage, même volume d’affaires à intégrer, mais plus aucune sensation d’encombrement. Pourquoi ?

La réponse est simple et a transformé ma vision des choses et le regard que je portais sur moi : cette chambre me correspond et je m’y sens vraiment bien. En clair, je ne suis pas fondamentalement désordonnée comme je le pensais (ou comme « on » me l’a mis dans le crâne…), c’est juste que mon environnement ne me plaît pas. Résultat, je ne m’y investis pas et je le dissimule sous un volume plus ou moins important de désordre.

Quelle libération !

Il a suffi que je change de regard sur mon intérieur, que je le regarde vraiment plutôt que de le subir, pour que les choses changent. Je ne dis pas que tout est devenu nickel immédiatement, loin de là, mais maintenant je sais par où commencer.

Pour bien ranger, il faut commencer… par ne pas ranger !

Et oui. Avant de trier, jeter, donner ou classer, j’ai fait le tour de chez moi avec un bloc et un crayon. Et j’ai tout noté, pièce par pièce. Les petits travaux anodins toujours en attente. Les couleurs qui ne plaisent plus. Le tableau accroché trop haut. L’agencement qui n’est pas logique. Tout ce qui ne collait plus à mes envies, mes goûts, mon style de vie. J’ai même fait des croquis !

Quelques exemples au hasard. Le salon est devenu un atelier couture, mais rien n’est aménagé à cet effet. Il n’y a vraiment pas assez de rayonnages pour les livres (même si je suis loin de tous les garder) alors que j’ai toujours rêvé d’une grande bibliothèque. La place qu’occupe le matériel vidéo (et l’électronique en général) est démesurée par rapport à l’usage qui en est fait. Les épices sont dans trois endroits différents de la cuisine.

Cette première étape permet de :

  1. déterminer quelles sont les utilisations réelles des espaces
  2. lister les problèmes
  3. réfléchir aux solutions. Il suffit parfois de déplacer des objets ou des meubles pour débloquer la situation et retrouver une logique. Ou de donner un petit coup de pinceau, de changer la couleur des coussins…
  4. se projeter
  5. éviter la « rechute » après rangement. Ranger un lieu qui ne plaît pas ne va pas le rendre plus plaisant à long terme. Il y aura toujours quelque chose qui cloche. Insidieusement l’envie ou le besoin de le dissimuler à nouveau va revenir, avec en prime un sentiment de culpabilité, d’incompétence, et un brin d’auto-flagellation ; ce n’est pas le but recherché.

Grâce à cette analyse préliminaire, il est plus facile d’avoir du recul, de la perspective… et de la patience. Il est aussi plus facile d’impliquer le reste de la famille : curieusement, on a plus de succès avec « si on redessinait le salon tous ensemble » qu’avec « venez m’aider à ranger ».

Je me sens déjà mieux dans mon salon rien qu’en imaginant ce qu’il deviendra. L’objectif est clair, les espaces et les objets se réorganisent en fonction de leur lieu de destination. Peu importe que la nouvelle bibliothèque ne soit encore qu’un projet : les piles de livres ne sont plus déprimantes (« où vais-je les mettre ? ») mais motivantes (« comment construire ma nouvelle bibliothèque ? »). Peu importe également que je ne sois pas encore sûre des couleurs que je vais choisir pour refaire le canapé ou repeindre le bureau ; ce qui compte, c’est d’avoir dépassé mentalement le beige et le chocolat actuellement en place.

Cet état d’esprit positif fait déjà son petit effet : mon désordre-camouflage se résorbe peu à peu de lui-même, car j’assume que certaines choses ne me plaisent pas ou plus. Plus besoin de les noyer dans le désordre, puisque je sais qu’elles vont finir par disparaître.

En résumé:

Avant de ranger, j’analyse mon habitat. Je note tout ce qui doit être réparé, ce qui ne fonctionne pas et ce qui ne me plaît pas. Je mets en place des solutions pour que mon intérieur (re) devienne pratique, logique et plaisant.

Publié dans Tranches de vie

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